La randonnée est une des activités sportives les plus pratiquées par les Français. Il faut dire que le nombre et le variété des massifs montagneux à arpenter, la diversité de leurs paysages et les nombreux sentiers de marche permettent à la France d’être un territoire de choix pour pratiquer ce sport doux qu’est la randonnée.
Ainsi, ce serait entre 15 et 18 millions de Français qui pratiqueraient la randonnée chaque année, dont 6 millions marcheraient en montagne régulièrement. Cependant, parmi eux, peu nombreux sont ceux qui ont déjà réalisé une randonnée de plusieurs jours – un trek.
Réaliser une randonnée d’une journée n’est pas du tout la même chose qu’une marche en itinérance de plusieurs jours. De nombreux paramètres varient (équipement, alimentation, hydratation, etc) et, alors qu’une erreur d’interprétation peut n’avoir aucune conséquence lors d’une randonnée d’une journée, elle peut en avoir beaucoup lors d’un trek.
Mais le trekking, ce n’est pas uniquement prendre plus de risques que d’habitude. C’est aussi s’immerger pleinement dans un environnement, la nature, dont nous sommes à la fois si proches et si éloignés. C’est vivre la montagne différemment. C’est une occasion formidable de partager, découvrir et explorer et de se (re)trouver.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient passer le pas et partir à l’aventure, plusieurs solutions s’offrent à vous. La plus sûre, la plus simple et la plus confortable est de partir à l’aventure en compagnie d’un guide de trekking. Professionnel, passionné et à l’écoute, c’est le guide qui se charge de tout préparer en amont de votre séjour (réservations d’hébergement, des billets d’avion, des transferts de bagages, etc). Durant le trek, il se charge d’accompagner le groupe en lui évitant de s’égarer, en assurant sa sécurité et en transmettant sa passion et ses connaissances.
Généralement, les séjours trekking avec guide se déroulent en refuges de montagne, mais ils peuvent également être réalisé en bivouac, lorsqu’il se déroulent dans des endroits plus sauvages, par exemple.
Si vous décidez de réaliser un trek par vos propres moyens, ces deux solutions s’offriront également à vous : dormir en refuges de montagne, en gîtes d’étapes et en auberges ou bien emporter votre tente.
Dans cet article, découvrez quelques différence entre un trek en refuges et un trek en bivouac, pour appréhender de la meilleure des façons votre prochaine aventure ! 🙂
L’hébergement durant le trek
Lorsque vous réalisez un trek et que vous décidez de dormir en refuges, la première chose à faire est de réserver en amont afin d’être sûr(e) d’avoir le nombre de places souhaitées. A certains moments de la saison, il vaut mieux réserver plusieurs semaines avant votre passage au refuge, surtout si celui-ci a lieu lors d’un week-end. Sans cela, vous n’êtes pas à l’abri d’arriver dans u refuge déjà complet !
Lorsque l’on dort en refuge, on choisit également d’y prendre le repas du soir et le petit-déjeuner, voire le casse-croûte de midi. Le gardien pourra également vous donner des informations sur la météo des jours à venir et sur l’état des chemins.
Si vous décidez de faire un trek en bivouac, c’est tout un équipement spécifique qu’il faudra préparer et transporter. Alors qu’en refuges, il suffit d’avoir un drap individuel (le «sac à viande») et de se glisser dans les couvertures, un trek en autonomie exigera que vous ayez un abri (tente ou tarp), un sac de couchage et un matelas de couchage (en mousse, gonflable, auto-gonflant …).
Un conseil : que vous dormiez dans un refuge ou dans votre tente, pensez à prendre des vêtements secs et chauds pour le soir et la nuit. Durant la journée, vous transpirez et vous pouvez être mouillé(e) par la pluie. Il est alors mieux d’être sec et propre pour dormir et préparer au mieux votre corps à l’étape du lendemain.
L’alimentation et l’hydratation pendant le trek
Si vous faites un trek en dormant dans des refuges, des gîtes ou des auberges, vous n’avez pas à vous soucier beaucoup plus de votre alimentation que pour une randonnée d’une journée. Le soir, vous avez un repas préparé pour vous et adapté à la récupération après l’effort physique que vous avez fourni. Le matin, vous pouvez prendre un petit-déjeuner à l’hébergement.
Il n’y a que pour la journée que vous devez éventuellement faire attention. Vous pouvez choisir d’acheter un panier repas au refuge avant de partir (il faut souvent l’indiquer au gardien le soir de la veille). Vous pouvez également décider de transporter vos propres denrées (un paquet de pâtes, par exemple).
En ce qui concerne l’eau, vous êtes assuré d’en trouver tous les matins et tous les soirs.
Pour un trek en liberté, en revanche, l’alimentation doit faire l’objet d’une attention particulière de votre part. En effet, vous devez non seulement transporter tout ce qui y est nécessaire pour le matin, la journée et le soir mais vous devez aussi planifier vos repas. Une randonnée de plusieurs jours est extrêmement consommatrice en énergie. Vous devez donc veiller à satisfaire vos besoins en calories, et faire en sorte qu’ils soient équilibrés en glucides, en protides et en lipides, même si les carences mettent un moment à se développer.
De plus, lors d’un trek, vous devez également savoir où le ravitaillement est possible (ce qui n’est pas toujours simple) et planifier votre itinéraire en conséquence.
En plus des denrées alimentaires, il vous faudra aussi certainement transporter un réchaud, une popotte et des couverts (ou un couteau transformable). Même si manger chaud n’est pas une obligation, cela reste tout de même très appréciable et permet de réduire le poids des aliments à transporter, dont la liste est souvent limité. En effet, il sera toujours plus facile de trouver et de transporter un paquet de semoule ou de pâtes à cuisson rapide qu’un menu de fast-food, par exemple !
Durant un trek en autonomie ,évitez de transporter des aliments frais, fragiles, parfois plein d’eau et périssables (viandes, fruits, etc). Privilégiez des aliments prenant peu de places et avec de bons apports en énergie.
Pour ce qui est de l’eau, il est nécessaire de savoir où vous pouvez en trouver (villages, sources, cours d’eau, refuges, etc). Votre itinéraire doit intégrer les possibilités de ravitaillement en eau. Pensez aussi à avoir de quoi la purifier (pastilles, filtres, etc).
L’hygiène durant un trek en liberté et pendant un trek en refuges
L’hygiène est un des aspects qui fait hésiter beaucoup de randonneurs à partir pour un voyage à pied de plusieurs jours. Durant ce type d’aventure, elle est souvent sommaire et rarement exemplaire, même si en refuges, il est presque toujours possible de prendre une douche (pas toujours chaude !) en échange de quelques euros supplémentaires.
Durant un trek en bivouac, se laver n’est pas toujours aisé. Premièrement, ceci est consommateur en eau, une ressource qui n’est pas toujours illimité. Et lorsque vous devez choisir entre utiliser de l’eau pour boire, pour manger ou pour vous laver, que choisirez-vous ?
L’hygiène fait souvent partie d’une barrière que l’on créé soi-même. Son absence est vue comme une source d’inconfort, de maladies, voire de danger. Pourtant, il faut savoir distinguer l’hygiène nécessaire de celle de confort.
En effet, alors qu’il est important de se laver les dents régulièrement (et que cela est assez facile puisque peu demandeur en eau) et de désinfecter une plaie, peut-être n’est-il pas nécessaire de se laver les cheveux tous les jours. Durant un trek, il n’est pas toujours facile de se laver et même lorsque l’on peut (en ayant accès à un point d’eau) on peut être dissuadé par la température de l’eau ou le manque d’intimité et de confort, par exemple.
Pour réaliser un trek en autonomie, il faut donc savoir faire des concessions sur l’hygiène et faire preuve de débrouillardise pour trouver des solutions.
Un simple savon de Marseille gardée dans une chaussette peut ainsi servir à laver le corps, le visage, les cheveux, la vaisselle et les plaies. Pour vous sécher, une serviette micro-fibres, légère et rapide à sécher, est idéale.
La question de l’équipement pour des treks en autonomie ou refuges
Lors d’un trek en refuges, l’équipement nécessaire ressemble grandement à celui dont vous avez besoin pour une randonnée de plusieurs jours. Globalement, vous devez emporter un peu plus de vêtements et éventuellement, de quoi faire vos repas du midi (popotte, réchaud, briquet). Votre sac est donc un peu plus lourd mais ne doit pas dépasser une dizaine de kilos.
Pour un trek en autonomie, l’équipement est beaucoup plus complet et lourd. D’une part, il faut que vous ayez en plus tout ce qui est nécessaire pour vous abriter et dormir en pleine nature. D’autre part, vous devrez aussi transporter tout ce qu’il faut pour manger, faire à manger, garder de l’eau et la rendre propre. Il faudra aussi toujours des vêtements, une trousse de soin, une carte et une boussole, du papier toilette, vos papiers d’identité, de l’argent liquide … Bref, tout un tas de choses qu’il faut savoir trier en fonction de leur nécessité.
L’équipement nécessaire pour un trek en liberté est donc beaucoup plus lourd et, comme chaque gramme compte en randonnée, il doit être préparé avec soin.
Il faut donc penser chaque partie de cet équipement de façon individuelle.
Est-ce qu’elle est aussi légère que ce qu’elle pourrait être ? Comment pourrais-je l’alléger ? Quelles sont les parties que je pourrais enlever ? Est-ce qu’elle est vraiment nécessaire ?
Par exemple :
- remplacez les sardines de votre tente par des sardines ultra-légères
- coupez votre matelas en mousse pour que sa longueur soit celle qui va du bas de vos fesses au haut de votre nuque.
- n’emportez pas de couverts mais un couteau de pique-nique.
- ne prenez pas d’écuelle, mangez dans le couvercle de votre popotte.
- remplacez votre gourde en métal par une bouteille en plastique.
Pour alléger votre équipement tout en emportant tout ce qui est nécessaire, pensez aussi votre équipement de manière globale. Ne cherchez pas seulement à alléger chaque partie de celui-ci mais aussi à utiliser un objet pour plusieurs usages.
A quoi cela me sert-il ? Ai-je déja un objet pour la même utilisation ? Puis-je en trouver un plus léger qui remplit le même besoin ?
Par exemple :
- le papier toilette sert aussi de mouchoirs (et inversement).
- un savon de Marseille nettoie la vaisselle, les cheveux, le corps, le visage et les plaies.
- un gel hydro-alcoolique sert à se nettoyer les mains et … est un excellent allume-feu !
- un poncho protège vous et votre sac : laissez la housse de pluie de celui-ci.
- un buff préserve à la fois du soleil et du froid.
- une veste en soft-shell avec une doublure peut être utilisée avec seulement un t-shirt, comme coupe-vent, ou sous une veste imperméable, comme couche thermique.
Trek en autonomie vs. trek en refuges : la question du budget
A première vue, on pourrait penser qu’un trek en refuges est plus cher qu’un trek en liberté, même si on le ne fait pas avec un guide. En effet, il faut payer les demi-pensions en refuges, en gîtes ou en auberges et les repas du midi, qu’ils soient faits par vous-même ou non. Ceci n’est pas le cas en autonomie.
Cependant, s’il s’agit de votre premier trek, certains investissement coûteux seront à faire ! En effet, vous devrez acheter une tente, un sac de couchage, un matelas et, si vous n’en avez pas encore, un réchaud, une cartouche de gaz et une popotte. Ce sera tout, dans l’éventualité où vous avez déjà tous les vêtements nécessaires (veste de pluie, chaussures adaptées, etc). Même si certains magasins proposent des tarifs avantageux et qu’une partie de cet équipement peut être acheté d’occasion, le budget total est vite important.
Cependant, cet investissement sera amorti si vous faites d’autres treks en liberté. Alors que l’on paye chaque nuit en refuge, on n’achète qu’une tente (du moins, si elle ne présente pas de problème).
Voici un comparatif sommaire pour un trek de 8 jours et 7 nuits. Les prix sont bien sûr indicatifs et peuvent varier selon l’endroit ou la saison mais cela vous permettra d’avoir une idée des dépenses à faire.
La différence entre le budget d’un trek en liberté et d’un trek en refuges n’est donc pas aussi évidente que ce que l’on peut penser. S’il s’agit de votre première randonnée de plusieurs jours, il faudra y consacrer un budget conséquent dans les deux cas. Cependant, l’investissement de départ d’un trek en liberté pourra être amorti par de futurs voyages. Vous pourrez aussi revendre une partie de votre équipement. C’est à vous de voir si vous pensez retenter l’expérience dans le futur.
Liberté et organisation
Un trek en refuges demande moins d’organisation qu’un trek en bivouac. Quand on réalise une randonnée de plusieurs jours en dormant en refuges, en gîtes ou en auberges, c’est souvent parce que l’on suit un itinéraire déjà existant sur lequel les hébergements ponctuent les étapes. Ce sont des sentiers fréquentés comme le Tour du Mont Blanc, le Tour du Queyras, le GR 10 ou le GR 20, par exemple.
Il faut bien sûr connaître l’itinéraire, les randonnées et leurs profils mais généralement, les étapes sont conçues pour être réalisables par la majorité des trekkeurs sans requérir une forme d’athlète olympique, ne présente pas de grande difficultés techniques et l’information à leur propos ne manque pas (sites spécialisés, blogs, topos, etc).
En faisant le choix de dormir et de manger à des endroits définis avant le départ, on laisse peu de place au détour. Il est en effet difficile de décider au dernier moment de chambouler l’itinéraire pour en adopter un autre.
Toutefois, un trek en refuges n’est pas un entraînement militaire durant lequel il faut marcher à tout prix ! On peut prendre le temps d’admirer et d’apprendre, il existe souvent des variantes et se balader autour du refuge est toujours agréable. Et puis, ce que l’on perd en liberté (ce qui est à relativiser, parce que ce n’est pas parce que l’on a tout ce qu’il faut pour bivouaquer que l’on modifie radicalement son itinéraire tous les trois jours), on le gagne en confort et en légèreté durant la journée !
Un trek en autonomie est ce qu’il est : la liberté, avec tout ce que cela comporte de bons et de mauvais côtés.
Les aventuriers dans l’âme apprécieront la liberté totale que ce mode d’itinérance offre. Vous pouvez réaliser des randonnées de plusieurs jours partout et même lorsque les refuges sont encore fermés. De plus, même en été, tous les endroits dignes d’intérêt ne disposent pas de refuges de montagne.
Equipé(e) de tout ce qui est nécessaire pour évoluer en milieu naturel pendant plusieurs jours, vous pouvez aller partout … à condition d’être organisé(e) ! En effet, ce n’est pas parce que vous avez une tente et un réchaud que vous êtes plus forts que la nature. S’il se mettait à pleuvoir alors que vous êtes sur une grande crête rocailleuse, vous seriez rapidement en difficulté.
L’autonomie permet d’aller dans des endroits plus sauvages et hors des sentiers battus pour vivre de formidables aventures mais nécessite beaucoup plus d’anticipation qu’un trek en refuges et encore plus qu’un trek avec un guide. Il faut savoir se renseigner, s’adapter aux imprévus avec calme, éviter les risques inutiles, être à l’écoute de l’environnement et de son propre corps.
C’est à ces conditions que vous pourrez réaliser un trek en autonomie agréable, immergé en pleine nature et qui vous laissera des souvenirs inoubliables !
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Un article de Watse, agence de guides de trekking passionnés
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3 décembre 2021
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