Comment bien préparer son trek hivernal : le guide complet pour partir serein

par | 22 Août 2025 | Infos pratiques, Randonnée

L’hiver en montagne, c’est magique. Les paysages se transforment, tout devient silencieux et féerique. Mais attention, partir en trek hivernal, ce n’est pas juste mettre un gros pull en plus ! Entre le froid qui pique, la neige qui glisse et les journées qui raccourcissent, il faut s’y prendre autrement.

Chaque hiver, les équipes de secours en montagne nous rappellent l’importance d’une bonne préparation : hypothermie, chutes, désorientation… La plupart de ces accidents peuvent être évités avec les bons réflexes et l’équipement adapté.

Chez Watse, on accompagne des trekkeurs depuis des années, et on a vu passer toutes sortes de situations ! Du randonneur en baskets dans la poudreuse (véridique !) au perfectionniste avec 30 kg sur le dos… On a appris de ces expériences pour vous donner les vraies clés d’un trek hivernal réussi.

Dans ce guide, on partage tout : comment s’habiller sans transpirer ni avoir froid, quel matériel prendre (et surtout lequel laisser à la maison), comment organiser son sac, et comment gérer les galères quand ça se complique. L’objectif ? Que vous rentriez avec des étoiles dans les yeux et l’envie de repartir !

Kirghizistan J3 Hiver Raquettes

1. Pourquoi l’hiver change-t-il tout en trek ?

Les pièges du froid (et ils sont nombreux !)

Partir en trek l’hiver, c’est un peu comme jouer dans une ligue supérieure. Voici pourquoi :

⚠️ Principaux dangers en trek hivernal et comment les prévenir

Danger Causes principales Signes / Symptômes Précautions et prévention
Hypothermie Température basse même douce (+10°C), vêtements ou peau mouillés, fatigue, vent Frissons persistants, confusion mentale, gestes maladroits, perte de dextérité Rester sec (vêtements techniques), superposer les couches, se protéger du vent, s’abriter et se réchauffer dès les premiers signes
Gelures Froid modéré à intense (dès -5°C), humidité, vent, exposition prolongée Picotements, engourdissement, perte de sensibilité, peau pâle/grise Protéger les extrémités (gants, chaussettes, bonnet), éviter l’exposition prolongée, bouger régulièrement, utiliser des chaufferettes en prévention
Nuit précoce Journées courtes en hiver (obscurité dès ~17h, plus tôt en montagne) Montée du camp à la frontale, fatigue accrue, baisse de vigilance Planifier les étapes avec marge, partir tôt, toujours avoir lampe frontale et piles de rechange
Déshydratation hivernale Air froid et sec qui assèche les voies respiratoires, baisse de sensation de soif Fatigue prématurée, maux de tête, baisse de performance Boire régulièrement même sans soif, boissons chaudes, transporter eau isolée du gel
Terrain piégeux Neige recouvrant obstacles, regel créant de la glace Chutes, entorses, perte d’adhérence Utiliser chaussures adaptées + crampons/microcrampons ou raquettes, bâtons avec rondelles larges, rester attentif au terrain

 

Ce que vous gagnez avec une bonne préparation

Une préparation rigoureuse transforme complètement votre expérience hivernale. D’abord, côté sécurité, c’est mathématique : avec le bon équipement et les bons réflexes, vous divisez les risques par dix. Ensuite, niveau performance, l’équipement adapté vous permet de marcher plus vite et plus longtemps, avec beaucoup moins de fatigue. Vous couvrez donc plus de terrains et découvrez davantage de paysages. Mais surtout, une bonne préparation vous libère de la lutte constante contre les éléments. Au lieu de subir le froid et l’inconfort, vous pouvez enfin vous concentrer sur l’essentiel : profiter de la beauté exceptionnelle des paysages hivernaux.

2. L’art du multicouche : s’habiller malin pour l’hiver

Le secret d’un trek hivernal réussi ? Ne jamais avoir ni trop chaud, ni trop froid. Facile à dire, mais comment faire quand on passe d’une montée qui fait transpirer à un col venté à -10°C ?

Couche 1 : la base qui change tout

Pourquoi c’est crucial : 

Cette couche est en contact direct avec votre peau. Si elle est mal choisie, vous allez passer une journée difficile, voire dangereuse.

La première couche mérite toute votre attention car elle détermine votre confort pour toute la journée. En contact direct avec votre peau, elle doit évacuer efficacement l’humidité produite par la transpiration tout en conservant ses propriétés isolantes. La laine mérinos reste le choix premium : elle évacue naturellement l’humidité, résiste aux odeurs même après plusieurs jours d’utilisation, et conserve ses propriétés chauffantes même mouillée. Le synthétique technique constitue une excellente alternative, souvent moins chère, qui sèche plus rapidement et convient parfaitement aux efforts soutenus. En revanche, fuyez absolument le coton qui garde l’humidité et vous refroidit dangereusement une fois mouillé.

Quelques conseils pratiques peuvent faire la différence : prévoyez toujours une couche de base de rechange dans votre sac, car rester sec est primordial. Pour les jambes, un simple caleçon long fin suffit généralement, nos membres inférieurs étant naturellement moins sensibles au froid que le torse. Par grand froid intense (en dessous de -15°C), privilégiez deux couches fines superposées plutôt qu’une seule épaisse, ce qui vous offre plus de flexibilité dans la régulation thermique.

Couche 2 : l’isolant modulable

Cette couche intermédiaire a pour mission de piéger votre chaleur corporelle tout en vous permettant d’ajuster facilement votre température selon l’intensité de votre effort. Vous avez le choix entre la polaire et la doudoune, chacune ayant ses avantages. La polaire offre une excellente respirabilité, parfaite pour les efforts soutenus, et reste généralement plus abordable. La doudoune, elle, procure plus de chaleur à poids égal et se compresse facilement dans le sac, ce qui en fait l’alliée idéale pour les pauses ou les bivouacs. Notre conseil d’expérience : partez avec les deux ! Une polaire fine pour marcher activement et une doudoune compacte pour enfiler dès que vous vous arrêtez.

L’erreur classique du débutant consiste à emporter une grosse polaire épaisse qu’il devient impossible d’enlever quand l’effort s’intensifie. Vous vous retrouvez alors dans un dilemme : transpirer abondamment ou avoir froid. Privilégiez toujours la modularité avec des pièces que vous pouvez facilement ajouter ou retirer selon les circonstances.

Couche 3 : la protection ultime

🧥 Comparatif des vestes Hardshell vs Softshell

Type de veste Caractéristiques principales Avantages Inconvénients Usages recommandés
Hardshell Imperméable, coupe-vent, structure plus rigide, souvent avec membrane (ex. Gore-Tex) Protection totale contre pluie/neige, excellente résistance au vent, durabilité Moins respirante, sensation parfois rigide, prix plus élevé Conditions hivernales extrêmes, météo instable, pluie/neige abondante, grande altitude
Softshell Tissu déperlant, respirant, souple, généralement coupe-vent partiel Confort, souplesse, bonne respirabilité, plus légère Pas 100% étanche, protection limitée contre vent fort et pluies prolongées Activités par temps sec ou légèrement humide, efforts soutenus nécessitant ventilation, randonnées en hiver doux

📌 Conseil pratique :
En trek hivernal, privilégier la hardshell pour garantir une protection maximale en toutes circonstances, en ajustant l’isolation avec les couches intermédiaires. La softshell peut être un bon choix en sortie courte par temps sec, ou comme veste de rechange pour l’effort soutenu.

La tête et le cou représentent près de 40% des pertes de chaleur du corps, d’où l’importance cruciale de bien les protéger. Un bonnet en laine ou polaire (jamais en coton !) constitue la base, complété idéalement par un buff ou tour de cou qui permet de s’adapter rapidement aux variations. La cagoule intégrée à votre veste devient précieuse quand le vent se lève subitement.

La gestion des mains reste la galère universelle du trekkeur hivernal. La stratégie gagnante consiste à superposer des sous-gants fins avec des gants épais, ce qui permet d’ajuster selon les conditions. Les moufles s’avèrent plus chaudes que les gants par grand froid, car les doigts se réchauffent mutuellement. Gardez toujours des chaufferettes chimiques en secours et, conseil de pro, conservez une paire de sous-gants secs dans votre poche intérieure de veste.

Pour les pieds, la simplicité fonctionne mieux que la complication. Une seule paire de chaussettes en laine mérinos suffit (évitez les « spéciales hiver » souvent trop épaisses). Doubler les chaussettes crée des frottements et favorise les ampoules. Prévoyez toujours une paire de secours dans votre sac, car avoir les pieds mouillés en trek hivernal peut gâcher toute l’expérience.

🧥 Tableau comparatif des couches vestimentaires

Couche Fonction Matériaux recommandés Astuces pratiques
1. Base Évacuer la transpiration et rester au sec Laine mérinos, synthétique technique Éviter le coton, prévoir une couche de rechange
2. Isolant Retenir la chaleur et moduler la température Polaire, doudoune compressible Polaire pour effort, doudoune pour pause/bivouac
3. Protection Bouclier contre vent, pluie, neige Hardshell (imperméable, coupe-vent), Softshell Prioriser hardshell en conditions extrêmes
Tête & cou Limiter les pertes de chaleur Bonnet laine/polaire, buff, cagoule Adapter selon vent et froid intense
Mains Protéger du gel Sous-gants fins + gants/moufles Superposer pour modularité, chaufferettes en secours
Pieds Isolation + confort Chaussettes laine mérinos, chaussures étanches Une seule paire de chaussettes, éviter double épaisseur

3. Équipement technique : ce qui fait la différence

Chaussures : vos meilleurs alliées

Vos chaussures représentent votre lien vital avec le terrain, elles méritent donc une attention particulière. Elles doivent impérativement être étanches grâce à une membrane Gore-Tex ou équivalent, offrir une isolation thermique adaptée aux températures que vous affronterez, et disposer d’une semelle Vibram avec un cramponnage agressif pour l’adhérence. La tige montante apporte la stabilité nécessaire sur terrain irrégulier.

Le choix entre crampons et raquettes dépend entièrement des conditions que vous rencontrerez. Les crampons excellent sur neige dure, glace et pentes raides, tandis que les microcrampons conviennent parfaitement au sol gelé et à la neige tassée, représentant un excellent choix pour débuter. Les raquettes restent incontournables dans la poudreuse, la neige molle et sur terrain peu pentu. Elles répartissent votre poids et évitent l’enfoncement.

N’oubliez jamais l’importance des guêtres, qui empêchent la neige de s’infiltrer dans vos chaussures. Elles doivent être hautes et parfaitement étanches. C’est un détail qui peut transformer une journée agréable en calvaire si on l’oublie.

Votre sac de couchage devient littéralement votre cocon de survie lors des nuits hivernales. Le choix de la température s’avère crucial : la température de confort vous permet de dormir paisiblement en sous-vêtements, la température limite vous garde en vie mais vous aurez froid, et la température extrême ne garantit qu’une survie de courte durée. Notre règle d’or consiste à prendre 5°C de marge par rapport aux températures prévues, car les prévisions météo ne sont pas infaillibles et votre ressenti peut varier.

Concernant le garnissage, le duvet offre le meilleur rapport chaleur-poids et se compresse remarquablement, mais coûte plus cher. Le synthétique conserve ses propriétés isolantes même humide, coûte moins cher, mais pèse davantage. Pour le trek hivernal, le duvet reste souvent préférable si vous savez le garder au sec.

Le tapis de sol isolant ne constitue pas un luxe mais une nécessité absolue. Sans lui, le froid du sol traverse votre sac de couchage et vous refroidit par conduction. Recherchez une valeur R minimum de 4 pour l’hiver, qui indique la résistance thermique du matelas.

Pour l’abri, seule une tente 4 saisons résistera aux contraintes hivernales. Elle doit posséder un double toit étanche et résistant, une structure capable de supporter le poids de la neige qui s’accumule, et une abside spacieuse pour cuisiner à l’abri et stocker le matériel mouillé. Si vous débutez, l’alternative du bivouac en refuge présente l’avantage d’être plus sûre, permet d’alléger considérablement le sac, mais nécessite de réserver à l’avance.

L’hydratation pose un défi constant en hiver. Maintenir l’eau à l’état liquide demande de la stratégie : un thermos incassable pour les boissons chaudes, des gourdes isolées ou protégées par des housses néoprène font la différence. L’astuce qui a fait ses preuves consiste à dormir avec sa gourde dans le sac de couchage pour éviter qu’elle ne gèle durant la nuit.

La nutrition hivernale exige d’augmenter vos apports de 500 à 1000 calories par jour, car votre corps brûle plus d’énergie pour maintenir sa température. Privilégiez les lipides qui apportent plus d’énergie que les glucides : fruits secs, chocolat noir et beurre de cacahuète deviennent vos alliés précieux. Un menu type pourrait inclure un porridge enrichi de fruits secs et miel au petit-déjeuner, des barres énergétiques en collation, une soupe chaude avec sandwich consistant à midi, et un plat lyophilisé complété de pain et fromage le soir.

4. Organisation du sac : l’art de l’efficacité

L’organisation de votre sac à dos suit un principe fondamental : les objets lourds doivent se situer près de votre dos, à hauteur des épaules. Cette répartition évite le balancement désagréable et préserve votre équilibre sur terrain délicat. Le compartimentage intelligent facilite grandement la vie en trek : placez au fond votre sac de couchage et vos vêtements de rechange, au centre la nourriture et l’équipement lourd, en haut les objets légers mais volumineux. Les poches latérales accueillent l’eau et les en-cas, tandis que le rabat supérieur héberge la trousse de secours, les lunettes et la crème solaire.

Certains éléments doivent rester constamment à portée de main : votre couche supplémentaire (polaire ou doudoune), des gants et bonnet de rechange, un en-cas énergétique et votre lampe frontale. Dans les poches de votre veste, gardez les chaufferettes, le baume à lèvres et les lunettes de soleil.

L’étanchéité mérite une attention particulière en hiver. Utilisez des sacs étanches pour compartimenter par catégorie : vêtements de rechange, électronique (GPS, powerbank, téléphone), trousse de toilette et nourriture sensible à l’humidité. Cette organisation vous fait gagner un temps précieux et évite les mauvaises surprises.

✅ Checklist du trek hivernal

Vêtements :

  • Sous-vêtements techniques (laine mérinos ou synthétique)
  • Polaire légère + doudoune compressible
  • Veste hardshell imperméable et coupe-vent
  • Bonnet, buff, cagoule
  • Gants fins + moufles épaisses
  • Chaussettes en laine mérinos + paire de rechange

Chaussures & accessoires :

  • Chaussures de randonnée hiver étanches et isolantes
  • Guêtres hautes et étanches
  • Crampons ou microcrampons / Raquettes selon la neige

Matériel bivouac & sécurité :

  • Sac de couchage adapté aux températures hivernales
  • Tapis de sol isolant (R ≥ 4)
  • Tente 4 saisons ou réservation de refuge
  • Chaufferettes chimiques
  • Lampe frontale + piles de rechange
  • Carte, boussole, GPS
  • Kit de premiers secours et sifflet

5. Techniques et astuces de terrain

Progression sur neige et glace

La progression avec crampons demande d’adopter quelques techniques de base pour éviter les chutes. Adoptez le « pas du canard » en écartant légèrement les pieds pour éviter d’accrocher un crampon sur l’autre jambe. Levez bien le pied à chaque pas au lieu de traîner les crampons, et évitez absolument de courir sur terrain technique, même si vous êtes en retard.

L’utilisation des bâtons se révèle encore plus cruciale qu’en été. Réglez-les plus longs en descente et plus courts en montée pour optimiser votre posture. Les rondelles larges deviennent obligatoires pour éviter que les bâtons s’enfoncent dans la neige molle. La technique alternée (bâton droit avec pied gauche et inversement) offre une stabilité maximale.

Savoir lire le terrain hivernal peut vous éviter bien des difficultés. La neige fraîche poudreuse appelle l’utilisation de raquettes pour éviter l’enfoncement. La neige tassée ou croûtée convient parfaitement aux crampons ou microcrampons. Quand la glace devient évidente, les crampons deviennent indispensables. Attention cependant aux terrains avalancheux qui nécessitent une formation spécialisée !

L’effort hivernal impose d’adapter complètement votre rythme habituel. Démarrez plus tard pour éviter le gel matinal qui rend la progression dangereuse. Prévoyez un rythme environ 30% plus lent qu’en été et donc du temps supplémentaire pour votre itinéraire. Multipliez les pauses mais rendez-les plus courtes pour éviter le refroidissement.

La stratégie vestimentaire pendant la marche suit une logique simple mais cruciale : commencez votre journée avec un léger sentiment de froid, car vous allez rapidement vous réchauffer. Dès que vous ressentez la chaleur monter, retirez une couche avant de transpirer. À l’inverse, remettez systématiquement une couche dès que vous vous arrêtez, même pour une pause courte. Cette gestion active de votre température corporelle fait la différence entre confort et galère.

Côté nutrition pendant l’effort, grignotez quelque chose toutes les heures même sans sensation de faim, car vos besoins énergétiques sont accrus. Buvez régulièrement même sans ressentir la soif, phénomène diminué par le froid. Profitez des longues pauses pour vous réchauffer avec des boissons chaudes qui remontent aussi le moral.

6. Sécurité et gestion des urgences

Reconnaître et traiter l’hypothermie

L’hypothermie peut s’installer insidieusement, d’où l’importance de reconnaître ses premiers signes. Des frissons incontrôlables qui persistent malgré le mouvement constituent le premier signal d’alarme. La perte de dextérité fine, comme la difficulté à fermer une fermeture éclair ou à manipuler de petits objets, indique une progression du refroidissement. Les changements d’humeur, notamment l’irritabilité soudaine ou la confusion, signalent que le cerveau commence à être affecté.

Le traitement d’urgence suit un protocole précis : isolez immédiatement la personne du froid et du vent en la mettant à l’abri. Retirez les vêtements mouillés si c’est possible sans aggraver la situation. Le réchauffement doit être progressif, jamais brutal, car un réchauffement trop rapide peut provoquer un choc. Proposez des boissons chaudes et sucrées si la personne est consciente et peut avaler. Si aucune amélioration n’apparaît rapidement, l’évacuation devient urgente.

Les gelures commencent souvent par des picotements dans les zones à risque que sont les doigts, orteils, nez, oreilles et joues. La peau devient progressivement blanche ou grise, puis survient un engourdissement qui peut tromper car la douleur disparaît. Au toucher, la peau devient dure et perd sa souplesse naturelle.

Pour traiter une gelure, pratiquez un réchauffement graduel à l’eau tiède (jamais chaude !), car la zone gelée a perdu sa sensibilité et pourrait brûler sans que la personne s’en rende compte. Ne frictionnez jamais une zone gelée, cela aggraverait les lésions. En cas de gelure profonde avec peau blanche et dure, l’évacuation rapide vers un centre médical s’impose.

Votre kit de secours hivernal doit compléter le kit classique avec des éléments spécifiques : chaufferettes chimiques pour le réchauffement d’urgence, couverture de survie renforcée plus résistante au vent, sifflet dont le son porte plus loin que la voix dans le vent, miroir de signalisation pour alerter les secours, et briquet tempête qui fonctionne par tous temps.

Pour la communication d’urgence en zone isolée, un téléphone satellite ou une balise de détresse personnelle (PLB) peuvent sauver des vies. Les applications mobiles avec géolocalisation facilitent aussi l’intervention des secours en donnant votre position exacte.

La météo mérite une surveillance constante avant et pendant votre trek. Consultez Météo France montagne pour des prévisions fiables, les bulletins d’avalanche quand ils s’appliquent à votre zone, et renseignez-vous sur les conditions locales auprès des refuges ou guides présents sur place.

Certaines conditions météo imposent le renoncement pour votre sécurité : un vent supérieur à 60 km/h rend la progression dangereuse et peut déstabiliser, une température ressentie sous -25°C augmente drastiquement les risques de gelures, une visibilité inférieure à 50m favorise les chutes et la désorientation, et un risque d’avalanche élevé interdit tout déplacement en terrain exposé.

7. Préparation physique et mentale

Condition physique spécifique

Le trek hivernal sollicite votre corps différemment de la randonnée estivale et nécessite une préparation physique adaptée. L’instabilité du terrain enneigé exige un renforcement particulier des chevilles pour éviter les entorses. Le travail de l’équilibre devient crucial car vous évoluerez sur des surfaces glissantes et irrégulières. L’endurance en altitude demande aussi une attention spéciale, car l’air froid sollicite davantage votre système respiratoire.

Un programme d’entraînement démarré 8 semaines avant votre trek vous mettra dans les meilleures conditions. Planifiez 3 séances de cardio par semaine pour développer votre endurance de base, 2 séances de renforcement musculaire en insistant sur les jambes et le gainage, et une sortie longue chaque weekend pour habituer votre corps à l’effort prolongé.

Le mental joue un rôle encore plus important l’hiver qu’en été. Accepter l’inconfort fait partie du jeu : vous aurez parfois froid, c’est normal et prévisible. L’objectif n’est pas d’être aussi confortable que chez vous, mais de gérer ces sensations sans qu’elles gâchent votre plaisir.

Apprendre à gérer les imprévus s’avère essentiel. Préparez toujours un plan A, B et C pour chaque journée selon l’évolution des conditions. Accepter de faire demi-tour ne constitue jamais un échec mais une preuve de sagesse. Transformez les difficultés rencontrées en défis plutôt qu’en obstacles insurmontables.

Pour maintenir votre motivation, fixez-vous des étapes courtes et atteignables plutôt qu’un objectif lointain. Célébrez chaque petite victoire : arriver au sommet d’une côte, monter le camp dans de bonnes conditions, réussir une descente délicate. Concentrez-vous sur la beauté des paysages qui vous entourent plutôt que sur l’effort ou l’inconfort momentané.

8. Respect de l’environnement hivernal

Spécificités de l’hiver

L’hiver transforme le comportement de la faune sauvage qui entre en mode économie d’énergie pour survivre aux conditions difficiles. Votre passage peut les déranger significativement et leur coûter des réserves précieuses. Évitez de vous approcher trop près pour des photos, même si la tentation est grande. Respectez scrupuleusement les zones de quiétude délimitées pour protéger les animaux pendant cette période critique.

La flore, bien que cachée sous le manteau neigeux, reste présente et fragile. La végétation alpine met parfois des décennies à se reconstituer après un piétinement. Privilégiez systématiquement les sentiers balisés même s’ils semblent disparaître sous la neige. Les traces de passage précédentes vous guideront généralement. Respectez l’interdiction absolue de faire du feu en pleine nature, d’autant plus dangereuse l’hiver avec la sécheresse de l’air.

La gestion des déchets demande une attention redoublée en hiver. Le principe « ne laisser aucune trace » devient encore plus important car la nature met plus de temps à « digérer » nos impacts par temps froid. Ramenez absolument tous vos déchets, y compris les plus petits comme les emballages de barres énergétiques. L’enfouissement dans la neige ne constitue pas une solution car tout refera surface au printemps. Évacuez vos eaux usées (vaisselle, toilette) loin des points d’eau pour éviter la pollution.

Pour le bivouac, choisissez uniquement des emplacements autorisés et renseignez-vous auprès des autorités locales sur la réglementation en vigueur. Ne modifiez jamais le terrain pour installer votre tente, même si cela semble plus pratique. Au matin, démontez complètement votre installation en vérifiant qu’aucun déchet ou équipement n’est oublié. L’objectif est que votre passage reste invisible.

Conclusion : votre prochain trek hivernal sera une réussite !

Vous voilà maintenant armés pour affronter l‘hiver en montagne ! Comme on l’a vu ensemble, le trek hivernal demande plus de préparation qu’une rando estivale, mais les récompenses sont à la hauteur : des paysages à couper le souffle, des sensations uniques et cette fierté d’avoir relevé le défi.

Les points clés à retenir ? Un système de couches bien pensé, l’équipement adapté à VOS conditions de trek, une sécurité renforcée et surtout, l’humilité de savoir renoncer si les conditions se dégradent.

Chez Watse, on croit que chaque trekkeur peut progresser et découvrir la magie de l’hiver en montagne. Nos guides expérimentés sont là pour vous accompagner dans cette découverte, que vous soyez débutant ou confirmé.

Prêt pour l’aventure ? N’hésitez pas à nous contacter pour organiser votre prochain trek hivernal. Et si vous avez des questions après avoir lu ce guide, notre équipe d’experts se fera un plaisir de vous conseiller !

Bon trek et restez prudents !

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